Que tout le monde sache... 1/2


On m’a toujours appelé par mon deuxième prénom… Nicolas.

Faut vous dire que celui qui compte pour l’état civil, Oscar, n’enchantait pas trop mes parents… mais le grand-père paternel voulait… et ce que patriarche voulait, descendance devait !

Je ne vais pas trop me présenter… vous me découvrirez au fil des pages…ma vie je vous la raconterai à la première ou la troisième selon mon humeur. Faudra que vous fassiez la part des choses… du vrai… du faux. Lisez surtout entre les lignes… comme ça me vient, je noterai… fur et mesure. Même moi, je sais plus trop où commence le réel… le vécu la face cachée… l’imaginaire. Je vais me tendre l’embuscade. Celle qui me fera tomber dans le « Puits de la Vérité »… et comment que je la veux nue, la vérité…. Qu’elle se dévoile doucettement… avec gestes d’effeuilleuse…

Depuis un moment je raconte à qui veux m’écouter, et pas que m’entendre, que j’ai rencontré au début des années 90, une jeune femme. Charmante elle était ! Élégante aussi ! Jamais la jupe trop au-dessus du genou… « J’ai pas de belles jambes ! » Qu’elle dit… Pudeur ! Parce que pour moi la Dietrich et elle c’est pareil au même !

L’œil marron et le cheveu court… c’est Marie qu’elle se nomme. On se parlait tout bas pour pas déranger le silence. J’ai vu le film de Tacchella « Cousin cousine »… il me fait penser à elle… rendez-vous à la sauvette… baisers échangés pas volés… gestes maladroits… et puis du grand jour. J’en veux maintenant du grand jour… que tout le monde sache !

Mais voilà était-elle comme il le dit ? Pourtant les détails qu’il donne… l’enfant qu’elle attendait d’un « autre ». Ce prochain bébé, amphibien encore, qu’il aurait bien voulu lui faire ! L’ « autre » c’était son mari à elle ! L’embrouille commence… la moralité qui en prend un coup. Pas touche ! Mais Nicolas s’en fout ! Enfin on a l’impression que rien le touche… que ça passe au-dessus de lui… comme un vent léger. C’est pas bien vrai ! Ça l’emmerde d’être en porte-à-faux. D’avoir, entre deux chaises, le cul. Peut-être que sa lâcheté l’arrange… il a pas à choisir ! Sûrement qu’un jour il osera ?!… A l’eau canard… faudra qu’il plonge… qu’il dise à la femme à l’enfant qu’il l’aime !

C’est si facile… c’est si compliqué…

La nostalgie il faisait ça très bien le Colas. Il te prenait aux souvenirs. Il vivait pas avec le passé, mais plongeait et te faisait plonger facilement… Comme un p’tit coquelicot mon âme, un tout p’tit coquelicot ! J’y suis venu aussi ! Au moment où j’ai retrouvé dans « Voyage… » un bouquin de Louis-Ferdinand, un bulletin de vote de René Dumont et puis une fleur séchée… J’ai aussitôt pensé à Edith ce petit bout de femme, cette grande dame, brindille de bois sec. Toute de noir vêtue qui te gueulait d’ « aller danser Milord » et qui prenait à la gorge que les sanglots venaient !

Ça remonte du temps de la rencontre entre mon géniteur et la veuve d’un sous-officier… de huit ans sa cadette. Fausse blonde et vraie emmerdeuse ! Je l’aimais pas du tout pourtant c’était ma mère parce que mon père et cette éprouvée consolée firent un petit !… Un drôle de ouistiti confortable conformiste par paresse par omission, par hasard, par plaisirs et distraction… moi, Nicolas !
Enfant puis adolescent j’étais du genre passif… tranquille dans mon coin, à pas faire de bruit. A lire, dessiner, découper… pas parleur pour deux ronds. Plutôt collectionneur de timbres que trousseur de jupons. Jamais j’aurais osé ! Pourtant copines j’avais… Marie-Claire, Edwige… amours de gosses, je me les rappelle… elles peut-être que non ? Une odeur, un bruit, une parole, un visage qui leur ressemble et je pense à tout cela…

A suivre…
Lundi 30 novembre 2009

6 commentaires:

DAN a dit…

Toute la pièce, qui s'invente au fur et à mesure de son déroulement, est une projection de l'inconscient de Nicolas me semble-t-il, lequel se veut auteur de sa vie en même temps qu'il s'imagine rechercher, à l'instar des alchimistes d'autrefois, une vérité idéale. Le "matériel primaire",sera ici le langage de tous les jours.
Les scènes se succèdent rapidement, sur différents de ton et d'éclairage, comme le processus accéléré de la transformation de la matière. Voila qui promet pour la suite

Unknown a dit…

Texte intriguant, mais quid de Nicolas ?

phyll a dit…

alors là !...... je lis et relis, mais je suis toujours dans le brouillard !!
peut être que la suite éclairera ma lanterne ?!!.....

B.O. a dit…

Dire sans trop dire. On a hâte de lire la suite. Joli style qui mérite, comme je vous l'avais déjà dit un futur roman.
Merci pour votre visite pleine de commentaires sur mon blog.

Arnaud a dit…

C'est marrant, parti comme ça, je voyais plus de deux parties à cette histoire !

Laurent a dit…

A tous les 5... mercis ! Je n'aurai jamais assez d'années à tenir si je mettais tous les textes et photos que j'ai en réserve !