MARNY… la dernière salle de cinéma de SANVIC










Spéciale dédicace au plasticien havrais Alain LOUISET… un ancien « p’tit gâ » de la Cavée-verte !


Dans son ouvrage « Mémoire d’un quartier ˝La Mare-aux-clercs˝ » Bernard Nicolle, en 1989, page 42, nous présente 2 photos « Ferme de la Mare-aux-Clercs (photographie sur plaque de verre tirée avant 1914) à l’emplacement de l’ancien cinéma ˝Le Marny˝ face à la rue du Vornier. Le chemin qui passe devant était le chemin de la Mare-aux-Clercs, devenu rue de l’Artois »
Dans les témoignages qu’il place en annexe, Bernard Nicolle, nous cite ceux-ci :
« La ferme de la ˝Mare-aux-Clercs˝, que vous me montrez se situait à l’emplacement du Cinéma Le Marny (Shopi maintenant). On l’appelait ˝la Chaumière˝ ; elle avait été transformée et faisait cabaret. Elle était tenue par Monsieur Sandon. »
« La ferme de la ˝Mare-aux-Clercs˝ était en haut de la rue du Vornier, là où est le ˝Shopi˝. Ce n’était plus une ferme ; c’était l’auberge Sandon, avec des tonnelles, un café-champêtre, avec des talus plantés d’arbres. »

[Le Marny se situe] « exactement sur le lieu où se trouvaient jadis le café-restaurant champêtre : « La Chaumière », qu’ont bien connu les vieux Havrais, et qui se trouvait au carrefour des actuelles rues du Vornier, de l’Artois, de Belfort, de Saint-Quentin et Daguerre » [« Havre-Libre » du 12 décembre 1955]

Annuaire 1905
Graville-Sainte-Honorine. Hameau de la Mare-au-Clerc. Sandon E. débitant

Annuaire 1910
Hameau de la Mare-au-Clerc. Rue de Belfort. Sans numéro. Sandon E. débitant

Annuaires 1911 à 1913
Rue de la Mare-au-Clerc. Sans numéro. Sandon E. débitant

Annuaires 1914
Hameau de la Mare-au-Clerc. Paroisse du Sacré-Cœur. Rue de la Mare-au-Clerc. Sans numéro. Sendon E. débitant [il est marqué Sendou cafetier au n° 5, dans l’annuaire de l’arrondissement du Havre]

Micaux 1919
Rue de la Mare-au-Clerc. Sans numéro. Sandon E. débitant

1919 Graville est annexée au Havre, ce qui se traduit dans l’annuaire par :
Rue de la Mare-au-clerc (section de Graville) sans numéro Sandon E. débitant

En février 1924, après entente avec Le Havre, Sanvic entérine la rectification des limites de son territoire. Quelques rues vont passer d’une ville à l’autre. Cet échange de terrains vise notamment notre adresse, ce qui fait que l’annuaire de 1927 indique :  Sanvic 1 rue de la Mare-au-Clerc

En résumé l’emplacement de notre Marny est passé de Graville à Sanvic en passant par Le Havre… en 5 ans… 1919 à 1924.

1930 la rue de la Mare-au-clerc devient rue de l’Artois. Sandon P. débitant - Sandon E. propriétaire

Une photo de bien mauvaise qualité représente « la chaumière en 1937 sise à l’emplacement du cinéma Marny » page 12, dans « Il était une fois la Mare Rouge » plaquette conçue et éditée par le Clec de la Mare-Rouge en 1982.

Micaux 1939 :
Sanvic 1 rue de l’Artois - 117 rue de Belfort cafetier-débitant Trouvé M.

En ce début des années 1950, Sanvic possède 1 cinéma en activité… « L’Excelsior » rue Victor-Hugo (devenue depuis rue du Docteur-Brouardel. Une autre salle eut quelque heure de gloire de 1929 à 1944 « Le Splendid » 193 rue de la Cavée verte, dont les ruines seront abattues en août 1954 (A propos de cette salle, voir l’article sur mon Blog « Splendide Cinéma… une salle de spectacle à Sanvic »

Le 30 octobre 1953, Jean Germond, directeur des cinémas Vox et Royal écrit à monsieur Siefridt, maire de Sanvic…
« […] je viens de mettre à l’étude chez notre architecte, un projet de construction nouvelle comprenant logement et salle à usage de spectacles cinématographiques, à Sanvic, limite du Havre au 1 rue de l’Artois à l’intersection des rues de Belfort, de la Marne et du Vornier
Cette construction doit débuter, après permis de construire qui sera demandé, dès le début de 1954 et pourra desservir une partie de Sanvic, la Hêtraie, la Mare-au-Clerc, le Vornier et le quartier de Tourneville.
La voirie à cet endroit, (qui appartient mi Sanvic mi Le Havre) est déplorable, sans trottoir, sans ruisseau, (les eaux usées s’écoulent à même la rue sur la terre) aucun égout n’existant à cet endroit.
Le but de ma présente est de vous signaler qu’on effectue cependant à 80 mètres environ du lieu de ma construction projetée, un égout dont les travaux doivent s’arrêter rue de l’Artois à l’intersection de la rue Juliette Dodu et rue Sarah Bernard.
Ces travaux en cours ne pourraient-ils pas se prolonger jusqu’à la rue de Belfort afin de me permettre dans notre salle neuve des lavabos aux règles de l’hygiène pour une salle publique de 800 places. […] »
Le permis de construire est déposé le 25 novembre 1953 par Germond Jean Marius, directeur de cinémas, pour « travaux neufs et construction nouvelle » Le terrain figure au cadastre sous le n° 432p, section A. Le montant approximatif de la dépense s’élève à seize millions.

Afin d’avoir l’appui du « Centre National du Cinéma, Germond demande au maire de Sanvic, de « délivrer par lettre votre avis favorable à la construction nouvelle que je projette au 1 rue de l’Artois à Sanvic, à usage de cinéma et de logement, et sur l’opportunité de cette salle puisque le quartier est l’objet d’édification de nombreuses constructions à usage d’habitation tant au point de vue individuelles type Courant que HLM »

Le permis est accordé le 14 avril 1954.
Les plans sont établis par les architectes Louvet et Déchenaud

Le 12 décembre 1955 « Havre-Libre » titre…
« Sur ˝ le plateau˝, entre Sanvic, Bléville, la Mare-au-Clerc, Tourneville et le Haut-Graville : ˝Le Marny˝, la nouvelle salle de Cinéma, moderne et confortable, prépare sa très prochaine ouverture »
P [Pierre] Lion, le journaliste, explique que la population a considérablement augmenté et que l’ouverture de ce cinéma permettra à celle-ci de « goûter à une agréable distraction sans avoir besoin de ˝descendre en ville˝ »
« Quoique de lignes très modernes et très hardies, suivant en cela les tendances générale de la décoration moderne, il n’en est pas moins très sobre et d’un goût parfait. »
Les qualificatifs utilisés pour la description sont élogieux quant aux conditions d’installation des spectateurs [820 sièges dont 114 mezzanines] et de fonctionnement de la salle.
Pierre Lion termine son article par « notons encore que ˝Le Marny˝ comportera un garage intérieur vélos et scooters, un hall parfaitement disposé, des caisses confortables et bien équipées, des vitrines pour la publicité cinématographique et les résultats sportifs et un comptoir de confiserie. Enfin n’omettons pas de préciser que l’aspect extérieur du cinéma ˝Le Marny˝ est extrêmement séduisant et qu’il ne peut que concourir au succès que ne manquera pas de remporter auprès du public cette charmante et nouvelle salle spécifiquement havraise »

« Havraise » en effet, puisque le permis de construire, demandé à SANVIC, le cinéma ouvrira ses portes, au HAVRE. Sanvic ayant été annexé en 1955.

Mercredi 25 janvier 1956 « Havre-Libre » titre…
« Nouvelle salle de cinéma confortable et moderne du ˝Plateau˝ Le Marny ouvre ses portes ce soir ! »
Le cinéma ouvre bien ses portes au public en soirée « après une avant-première, à caractère privé, qui, hier soir, a réuni un certain nombre de personnalités ». Le journaliste « P.L. » [Pierre Lion] fait également une description de la salle et du bien-être des spectateurs. La salle « fonctionnera du mercredi au lundi avec deux matinées le dimanche »
« Et hier soir, nous avons pu constater l’excellence du fonctionnement de l’installation cinématographique avec la projection de ˝La Madelon˝, le récent grand film de Line Renaud avec Jean Richard et Roger Pierre
Le journaliste termine son article par ses phrases « à l’issue de l’avant-première, les assistants se réunirent à l’Amiral-Hôtel, où fut servi un cocktail, marquant l’inauguration du ˝Marny˝, mais aussi le 25è anniversaire du Royal. »

En photos « l’aspect extérieur de la nouvelle salle, élégant et très moderne » et la « vue intérieure [qui] montre l’importance du grand écran, spécialement équipé pour le cinémascope »

Dans « Paris-Normandie » du même jour, le 25 janvier…
« Hier soir, au Havre-Sanvic on a inauguré un nouveau cinéma ˝Le Marny˝ Salle moderne et confortable »
Dans un article, non signé, le journaliste explique avec des mots identiques que ceux du « Havre-Libre », les bienfaits de la salle et le déroulement de l’avant-première.

En photos « la façade de cet élégant établissement » ainsi qu’ « une vue de la salle »

Dans la rubrique « Spectacles » les 2 journaux donnent le programme des salles de cinéma du Havre… sont cités Palace, Normandy, Rio, Rex, Paris, Star, Vox, Royal, Sélect, Eden et Marny.

Quant à ce dernier pour son premier encart, il se présente comme ceci…
MARNY Sanvic à 21 h. Ouverture
Avec Line Renaud dans LA MADELON
Mer. Jeudi, Vend, Sam, Lundi : 21 h.
Dim 14.30, 17.30, 21 h. Pl. 120, 150, 170

Annuaires Micaux :
Je les ai consulté de 1956 à 1974 (dernière parution) et n’ai noté que les changements qui interviennent à cette salle.
1956 aucune mention
1957 Marny (Le) 1 rue de l’Artois tél H8-70-40
1958 Marny (Le) tél 48-70-40
1960 Cinéma « Le Marny » T 48-70-40 Germond directeur
1974 Cinéma « Le Marny »

Le « Guide pratique Le Havre » de 1963 recense 1 théâtre « Petit Théâtre », 1 théâtre-cinéma « ABC » et 17 salles de cinéma (Alhambra, Ciné-Palace, Cinétréfil, Empire, Excelsior, Grillon, Idéal-Cinéma, Kursal, Le Marny, Le Paris, Le Rio, Le Star, Normandy, Omnia, Rex, Royal-Cinéma, Vox)

Mardi 10 janvier 1978 Gérard Couvez passe un article dans « Havre-Libre »
« La fin des cinémas de quartier. Le directeur des ˝Marny˝ et ˝Normandy˝ prêt à vendre ses salles » Après les fermetures de L’Excelsior, Le Vox, Le Star, Le Royal, l’Eden et du Paris…
Ils restent aujourd’hui Le Palace, Le Normandy et « Le Marny véritable cinéma de quartier, en ce sens qu’il se situe sur les hauteurs relativement loin de la ville » Ils ont tous 3 « de multiples obstacles à surmonter. Comme à d’autres, à toutes les autres, la Télévision leur portait un préjudice certain. Et puis se créent deux Concorde, cinq Clubs, trois Kursaal. Est-ce le coup de grâce pour les Marny, Normandy et Palace ? Sans doute, d’autant que les Distributeurs préfèrent c’est évident, offrir leurs services à des exploitants bénéficiant d’installations à la fois centrales et modernes. »
[…] Monsieur Roëlandt, directeur des Marny et Normandy explique alors les difficultés des salles de cinéma, il en vient à parler du prix des places « On met souvent en question le prix des places. Il est vrai que 14 F [Un peu plus de 2 euros] c’est encore trop cher. Toutefois quel est le divertissement que l’on peut s’offrir à raison de 7 F. de l’heure ? Pensez à ce que coûte le moindre apéritif. Pensez également à ce que valent un fauteuil à l’achat (500 F au moins) et une cabine de projection (dans les 140.000 F) Voyez dans quelle impasse nous nous trouvons. Pour ma part, je suis prêt à vendre demain le Normandy et le Marny. Que m’importe si l’acheteur en fait un garage, un immeuble ou une supérette. […] »

En 1983, les cinémas sont au nombre de 7 :
Colisée 8 salles - Clubs 5 salles - Concorde 4 salles - Rio 3 salles - Normandy - Grillon - Le Cinéma de la maison de la Culture, Espace Oscar-Niemeyer.

Dimanche 27 février 1983, dans la presse havraise, la programmation des cinémas…
Marny dimanche
14 h 30 et 21 h
Annie
Perverse et sensuelle Nathalie

Mercredi 2 mars 1983 « Havre-Libre »
Page 1 « A Sanvic. La dernière séance du cinéma ˝Marny˝ a eu lieu dimanche »
Page 7 « La fin d’un cinéma de quartier. La ˝dernière séance˝… du Marny »
Le journaliste Gérard Couvez « ce bon vieux et sympathique cinéma de quartier est mort au champ d’honneur du spectacle, victime d’un système qui de nos jours ne s’embarrasse plus de salles périphériques. Il avait le cœur solide le ˝Marny˝. Depuis longtemps on le savait mourant. Mais il a résisté, comme on résiste à 27 ans. Aujourd’hui, un homme regrette particulièrement sa disparition : M. Jean Germond, son propriétaire qui depuis plusieurs années n’était plus chargé de l’exploitation de ce cinéma. ˝Après la guerre, j’étais président des sinistrés de Havre. En 1954, deux mille logements se construisirent à Tourneville. J’ai donc raclé les fonds de tiroir afin de créer cette salle. […] Ce fut une réussite totale […] il fallait des chaînes pour canaliser la foule. Les temps ont hélas changé. Avec la disparition du ˝Marny˝ que je mets d’ores et déjà en vente, c’est le quatrième et dernier cinéma de la côte qui ferme ses portes. ˝L’Excelsior˝ rue du Docteur Brouardel, le ˝Lido˝ rue Irène-Joliot-Curie, et le ˝Royal˝ place Sainte-Cécile ont changé de vocation. Tout laisse à penser qu’il en sera de même du ˝Marny˝. A présent, plus un seul cinéma ne subsiste sur les hauteurs du Havre. »

Deux photos (collection Jean Germond) la façade de 3/4 face et l’intérieur de la salle, écran et fauteuils de face.

1983 le permis de construire « Supermarché ex-cinéma Marny » pour les « 1 rue de l’Artois - 115 rue de Belfort » est déposé en Mairie…

Shopi ouvre ses portes en 1984

3, 4 et 5 novembre 1992 « Le Havre-Presse » Pierre Chassain traite sur 3 pleines pages « De l’âge d’or aux dernières séances. Le Havre et ses salles de cinéma »

Pour chaque salle de cinéma, le spécialiste du cinéma havrais, nous retrace un bref historique. Voilà ce qu’il dit sur notre salle étudiée « Nouveau cinéma de quartier, sur les hauteurs, le Marny est inauguré également en 1956 rue de l’Artois, quartier du Vornier. Accès dégagé à un carrefour important, situé au centre d’un quartier pavillonnaire à l’époque, ni M. Germont [sic] ni M. Roëlands [sic] sur la fin, ne réussiront à y attirer le public. »

2 photos. 1983, la façade du Marny juste avant sa fermeture avec le film « Annie » en affiches. 1992 la façade du Shopi qui a remplacé le cinéma.

2007 (?) disparition de la « flamme » rouge en haut de la cheminée. Cette sculpture en fer d’une cinquantaine de centimètres était un point de repère pour situer le cinéma. Descendue par les Sapeurs pompiers, elle était fragilisée par une tempête,

2008 Fermeture du bar « Le Marny » situé en face de Shopi.

2011 juin Shopi devient « Carrefour Contact » après rénovation des intérieur et extérieur du magasin.

Un seul magasin subsiste dans l’environnement proche de Carrefour… le fleuriste

Témoignages :

Petit entretien avec Laurent Ruquier, animateur d’Europe 1 et de France 2, le journal pose la question « Quel serait votre souvenir du Havre ? » Ruquier répond « Il y en a tellement ! J’ai tout de même passé 23 ans dans cette ville. C’est même dur pour moi de revenir car je suis souvent ému… Chaque coin de quartier me rappelle des souvenirs : Caucriauville, le lycée Porte Océane, François 1er. (Il réfléchit) Je dirais le cinéma Le Marny parce que c’était près de chez moi. Et puis aller au cinéma comme on n’avait pas trop de sous, c’était un évènement. »
30 mars/5 avril 2011 - n° 20 « Le Havre-Infos »
Laurent Ruquier habitait rue Paul-Louis Courrier, près de la rue Daguerre, quartier du Haut-Graville, à 5 minutes à pied du Marny.

« Le Marny tristement transformé en supérette Shopi. Lorsque j’avais cinq ans nous habitions rue Jules Favre (Haut-Graville) et j’étais une « terreur des bacs à sable ». Une fois, déjà épris de liberté, je pris mes jambes dans mes culottes courtes et m’enfuis au gré des rues (fugueur à cinq ans déjà). Mon père catastrophé fit tout le tour du quartier qui était encore en construction et me retrouva au Marny où je m’étais réfugié, incapable de retrouver ma route pour revenir à la maison, que mon estomac entre 12 h et 14 h me commandait de rejoindre. Mon père trop heureux de me revoir ne m’engueula pas »
Dominique Lainé, né 1959 témoignage du 30 mars 2011

« Je me souviens lorsque j’avais une douzaine d’années, l’hiver tous les dimanches après-midi, il y avait une séance pour 1 franc et oui 1 franc et pour nous qui n’avions pas beaucoup d’argent et bien nous allions voir un film affiché, pas toujours de bonne qualité, mais au moins nous ne traînions pas non plus. Que de souvenirs, il y avait l’ouvreuse avec sa lampe électrique pour placer les gens, le Marny…… !!! Le spectacle de fin d’année de l’école et la remise des prix, et oui pas seulement un cinéma, une salle de spectacle ! »
Annick Juliau Touron, témoignage du 30 mars 2011

« Mon premier cinoche : 5 ans avec mes parents : Autant en emporte le vent : sacrée Scarlett ! Papa ronfle : aaaahhhh, si on peut pas regarder l’Amououurrr tranquille !!! »
Isabelle B., témoignage du 30 mars 2011

« Nous y allions régulièrement en famille de 1966 à 1973. Nous y avons vu tous les Louis de Funès et des Charlots, d’autres films me reviennent en mémoire, le Docteur Jivago, les Misérables…Mon père cinéphile, ne ratait aucun Jean Gabin… »
Françoise Nardin, témoignage du 2 juillet 2011

Référence A.M.H. [Archives Municipales du Havre]
- PC n° 263 de 1953 au nom de « Germond pour cinéma et habitation » situés au « 1 rue de l’Artois et 2 rue de Belfort » - Fonds SANVIC I 1 carton 17 liasse 5
- PC n° 395 de 1983 « Supermarché ex-cinéma Marny » pour les « 1 rue de l’Artois - 115 rue de Belfort »
- Dossier 33. 4 / 1 - Les salles de cinéma. Généralités
- Dossier 33. 4 / 0 - Les salles de cinéma. Le Marny
- Presse havraise : « Havre-Libre » « Paris-Normandie » « Le Havre-Infos »
- Annuaires Micaux
- « Cultures Havraises 1895-1961 » Jean Legoy - 1986
- « Hier, Le Havre » tome II Jean Legoy - 1997
- « Mémoire d’un quartier ˝La Mare-aux-clercs˝ » Bernard Nicolle - 1989
- « Il était une fois la Mare Rouge » plaquette conçue et éditée par le Clec de la Mare-Rouge- 1982.

L’article paru sur mon BLOG « Le cinéma Le Splendide » étant passé dans les n° 27 de mars et n° 28 de juin 2011, je tenais à les remercier… « La Gazette de Sanvic » « Magazine de l’association ˝Sanvic : pour un meilleur cadre de vie˝ »

Je traiterai dans un article prochain de l’histoire du 3ème et dernier cinéma de Sanvic « L’EXELSIOR »

Lundi 11 juillet 2011

DEMOLITIONS A TRAVERS LA VILLE... JUSQU'A QUAND

Démolition… Restructuration… devenir de quelques bâtiments du Havre

Nous sommes quelques Havrais à nous inquiéter du devenir de bâtiments d’avant la guerre de 1939 - 1945 ! Entre démolition, restructuration, abandon volontaire… les choses ne sont pas claires !

Nous ne voulons pas que tels les églises Notre-Dame-de-Bonsecours, la villa Montesquieu, le château de Montgeon… ces monuments disparaissent !

Les inquiétudes sont grandes concernant la Maison de l’enfance Trigauville, le Fort de Tourneville, l’Ecole Germaine-Coty / Sacré-Cœur, la Caserne des pompiers, les silos à grains, le Bâtiment des Officiers et la Porte monumentale de la Caserne Kléber…

Exit la façade Caillard et le Pavillon Mères-enfants à Flaubert !

Deux associations historiques existent… le CHRH (Centre Havrais de Recherches Historiques) et la SHED (Société Havraise d’Etudes Diverses). Celles-ci grâce à leurs travaux et conférences participent à la sauvegarde de la mémoire havraise, mais qu'en est-il de leur engagement « physique » pour sauver notre patrimoine ? Pas d’articles de presse lorsqu’un doute ou une démolition survient !

Il est temps de constituer une Association patrimoniale, de contacter toutes les Associations de quartiers et la presse havraise, d’utiliser la blogosphère havraise, ainsi que Facebook (pour prendre un exemple, en mon nom et en celui de mon site « Voyage au bout de la ville… Le Havre »)

Il faut défendre notre patrimoine, mais être aussi une force de proposition. Il n’y aucune démarche passéiste dans mon message, je défends aussi bien Caillard que le Volcan… aussi bien le Fort de Tourneville que la Passerelle de la Bourse ! Je n’ai aucun but politique, religieux, financier… je veux juste participer à la vie de notre ville !

Vendredi 24 juin 2011

TRAMWAYS DU HAVRE… les années 30 !







Ces photos et documents m’ont été confiés par mon oncle S.T., ils lui viennent de son père Auguste.

Deux photos de la grève des tramways en « septembre 1935 » voilà la date qui est marquée au dos de ces 2 photos, mais est-ce bien à ce moment que cette grève eut lieu ? En reprenant la presse havraise et les délibérations du Conseil municipal de cette période, je n’ai pas retrouvé traces de mouvements sociaux concernant les tramways.

Auguste, la personne qui note cette date, est né en 1909, il travaille à la CGFT (Compagnie Générale Française de Tramways) comme « wattman et receveur » du 4 octobre 1932 au 14 décembre 1937

En 1935, Léon Meyer est réélu pour la 3ème fois, Maire de la commune (il sera destitué par Pétain en 1940)

1936 le recensement nous annonce 164 083 habitants

1936, c’est cette date que je retiens. Le pays est bloqué par des grèves générales avec occupations d’usines, de bureaux, de magasins…

Au Havre, 400 employés des Tramways déposent leurs revendications le 18 juin et occupent leurs ateliers. Le personnel de roulement et ouvriers des ateliers est solidaire. Le 2 juillet une réunion a lieu entre la direction et les délégués ouvriers, en présence du Maire et du Ministre des Travaux publics… un accord est conclu et met fin au mouvement de 12 jours de grèves.

En séance de Conseil municipal du 3 juillet au soir, le Maire déclare

« La grève du personnel de la Compagnie de Tramways a pris fin aujourd’hui, à la suite d’un accord intervenu hier, entre la Direction du Réseau et les délégués du personnel […]

Aux termes de l’accord, le personnel du Réseau, en outre de divers avantages nouveaux inscrits au statut du travail, et particulièrement d’un relèvement très notable du taux des allocations familiales, bénéficiera d’une augmentation quotidienne de salaires de 3frs, dans le service du mouvement, et d’un relèvement général et uniforme de 0 fr 60 du salaire horaire dans les services des ateliers et de la voie. En outre, une révision des traitements du personnel actif sera opérée, comportant provisoirement une augmentation uniforme de 100 francs par mois. Ces divers avantages, ainsi que la fixation à 8 heures de la journée de travail, qui était antérieurement de 9 heures, dans les services des ateliers et de la voie, et ce, sans aucune diminution du salaire quotidien, entraineront pour le Réseau une dépense annuelle supplémentaire de 1.400.000 francs environ. »

Les comptes d’exploitation étant déficitaire, la ville qui le supporte sur son budget, décide « que le prix des places sera relevé, en principe de 0,10 sous réserve d’un aménagement des divers tarifs pour les lignes qui desservent les quartiers les plus éloignés et pour lesquelles les tarifs sont déjà plus élevés. »

Le nombre de voyageurs pour 1935 est de 19 millions, y compris les autobus.

Le Maire conclu « nous signalons au Conseil que la question des tarifs des tramways devra être examinée de nouveau lorsque la semaine de 40 heures sera mise en application dans le réseau. »

Auguste pour la semaine du 29 novembre 1937 est sur la ligne n° 8
2 lignes pour cette « ligne 8 » :
8 H - Gare > Rond-Point > Rue Clovis > Cimetière > Bois des Hallates
8     - Gare > Rond-Point > Rue Aristide-Briand > Rue Clovis > Cimetière

S’il vous venait l’envie de vouloir faire des recherches approfondies quant aux évènements concernant les grèves des tramways du Havre pendant l’année 1936, vous pouvez consulter aux Archives, au Fort de Tourneville, le journal « Le Petit-Havre » des 21, 22, 24, 27 et 30 juin, puis 2, 3 et 4 juillet et enfin celui du 6 août (référence microfilm : 4 Mi 497 et 498). Pour cette même période un autre journal est disponible « Le Journal du Havre » (référence : 4 Mi 320) l’évènement y sera traité différemment.

- Annuaire Micaux année 1937
- Délibérations du Conseil municipal du Havre de 1933 à 1937
- « 1936 ils ont osés, ils ont gagné. Histoire des grèves en Seine-Inférieure » IHS - Institut d’Histoire Locale CGT. 2006

Jeudi 23 juin 2011

SIRELLA... peintre caennaise, expose au Havre



Cette artiste de Caen, je l’ai découverte lors de son exposition au 66 rue Saint-Jacques, elle était accueillie, du 7 au 15 mai dernier, dans l’Atelier du peintre Lionel THOMAS (MATHOS) et du sculpteur Alain GIRONDEL.

J’ai eu tout le loisir de regarder et détailler sa peinture… également le plaisir de converser avec l’artiste, de son véritable nom Martine ARNAUD. J’ai pu y comprendre sa technique et la passion qui l’anime depuis 11 ans, pour exercer son art !

SIRELLA le patronyme qu’elle s’est choisi, nous emmène dans trois thèmes qui lui tiennent à cœur… les astres, la nature et les masques vénitiens !

La nature… s’y mêlent les papillons, les perroquets et colombes, les fleurs… des couleurs soutenues.

Les astres… elle utilise la peinture, les paillettes et bijoux, les métaux… selon l’orientation de la lumière, le tableau change de « visage »… du rêve. Elle s’inspire de l’éclipse de 1999.

Les masques vénitiens… peinture, tissus, paillettes, métal… des visages masqués qui nous semblent réels, des teintes douces. Venise qui vient à vous et se laisse admirer.

Martine a tenu une galerie à Honfleur, elle expose régulièrement dans divers lieux du Calvados. Pour la contacter… www.sirella.fr

J’ai juste un petit regret, hormis l’article paru dans la presse havraise du 10 mai, l’absence de « publicité » (blog, site face-book, affiche) faite à son encontre, afin que le public ainsi que les artistes havrais la découvrent !

Lors de l’ « apéritif dinatoire » que Sirella avait préparé, outre l’artiste, j’ai pu faire la connaissance des peintres MANU, David HUET et de Armelle qui tient le salon de thé-galerie « Le Parfum d’Eté »… un bon moment de partage !

Dimanche 12 juin 2011

Les films tournés au Havre... recherche pour livre !






Mon grand intérêt concernant le cinéma au Havre n’est pas nouveau…

Films, salles, acteurs-actrices… à travers la presse, les témoignages, les documents d’archives.

Cela remonte à mon année scolaire 1965-1966 à l’école VALMY où j’eus un maître d’école digne de ce nom… Pierre CHASSAIN. Il avait cette passion pour Le Havre et le cinéma français et havrais en particulier, qu’il m’a ouvert l’esprit… j’avais 13 ans !

Depuis nos chemins se croisaient régulièrement et cela jusqu’à son décès il y a 10 ans. Je l’ai côtoyé beaucoup plus lorsque je travaillais aux Archives municipales du Havre, puisqu’il venait régulièrement y faire ses recherches dans la presse havraise. Concernant ce cinéma havrais, il me faisait part de toutes ses trouvailles en me faisant des doubles de chaque article. Je garde précieusement les documents qu’il m’a offert… affiches, photos, revues !

Lorsqu’Aude m’a parlé d’un projet de livre sur les films tournés au Havre, il était naturel que je passe un article sur mon blog ainsi que sur facebook en mon nom et en celui sur facebook également de « Voyage au bout de la ville… Le Havre »

AVIS DE RECHERCHE

Le Havre fait son cinéma !

Pour un livre en cours de préparation, consacré au cinéma au Havre,
nous recherchons tout document : photos, affiches, articles de presse,
témoignages ou anecdotes vécues, etc. sur les films tournés au Havre
et sur les salles de cinéma de la ville.
Contact mail ou tél. : lehavrefaitsoncinema@gmail.com
ou 06 60 87 63 78-Aude


Que tout le monde sache... roman ? suite 4

Un autre client du bistrot, c’était un gras du bide toujours en bermuda… fauteuil roulant et grande gueule… de Besancenot à de Villiers en faisant un saut de puce chez les écolos, il était passé partout avec la même sincérité ! Il a toujours eu l’honnêteté de les trahir chacun leur tour ! C’est pas une girouette… c’est le moulin d’Alphonse Daudet ou tiens c’est un parc éolien à lui tout seul. Tout le monde l’appelait « Nanard » pas parce qu’il s’appelait Bernard, mais plutôt que de le surnommer « connard » certains ont trouvé plus affectueux ce Nanard. Tu remarques quand même qu’un film vieux et con à la fois… c’est un nanard ! Dixit pour notre andouille !
Ancien petit-ami de la patronne, il lui collait de ses œillades par moment, à faire bondir de son lit un grabataire longue durée ! Nicolas et lui s’était connu à une réunion pour la réhabilitation du quartier de l’Eure… s’étaient trouvé des points communs… plusieurs bistrots promis à la démolition, situés dans ce même quartier.

De temps en temps avec Boris on allait voir les gagneuses comme ma grand-mère disait. Quand j’avais 16 ans, avant que j’ai commencé à avoir copines, elle me disait de pas faire comme un de mes oncles, d’aller dépenser chez les créatures !
J’aimais pas trop ça, on allait rue de Suffren, tu sais près de la piscine, un petit bar crapoteux mais accueillant pour des petits jeunes qui voulaient se secouer la nouille ! J’étais plutôt du genre voyeur… voyou voyeur ! Boris insistait tellement, il en tremblait et bégayait ! ça l’inspirait pour le livre qu’il voulait écrire… je suis dans la peau du personnage, qu’il disait ! Mon cul, je pense qu’il baisait la nana comme il devait écrire, à la va-vite et sûrement pas du cousu-main ! Je m’en foutais de son bouquin, d’abord il m’avait jamais fait lire une ligne. Ça a été le même rituel pendant deux ans, on buvait une ou deux bières… après on montait dans une des quatre petites pièces qui servaient de chambres au 2ème étage. Moi le dernier à grimper et le premier redescendu ! ça durait vraiment pas longtemps j’avais pas envie de leur remplir le ventre pour du pognon !
On rebuvait un coup, lui griffonnait sur un cahier d’écolier, en cachant ce qu’il écrivait ! Je sirotais ma mousse… le regardais sans le voir.
Avec Boris on allait vers les 20 h se manger le petit-salé-pommes-de-terre et la crème caramel. En s’occupant de notre estomac, on se reconstruisait Le Havre… comme ça nous plaisait ! Un jour, on mettait des gratte-ciel partout de Saint-François jusqu’à Dollemard en passant par Caucri… du verre… du béton… du vertical comme le New-York de Louis-Ferdinand Céline dans « Voyage… ». Le Perret à côté c’était du communiant en aube blanche, de la vierge effarouchée ! A d’autres moments, on mettait du colombage en pagaille… de la pierre de taille… de l’ardoise… Pays de Caux à tout va !
On se faisait des voyages aussi, des endroits qu’on aimerait bien aller ! Moi c’était la Cochinchine et l’Egypte… dans ma tête y avait des rizières et du sable… de la pagode et de la pyramide !
Lui, c’était à partir de ses photos qu’il rêvait, comme il traquait l’humain… clochards… amoureux… ouvriers à travers l’objectif, il s’inventait des histoires, il était metteur en scène… les faisait parler ! Il était plus atteint que moi Boris question cérébral ! le fil qui le reliait du rêve à la réalité était pas bien épais !

Bon je reviens à Marie quand même. C’est à Exopotamie, qu’on s’est rencontré il y a des années ! Je voulais la marmotte qui était en vitrine parce qu’elle avait une gueule sympa ! Elle voulait la même ! La dernière en magasin. La vendeuse a atteint la pelucheuse bestiole et nous a laissé en discussion ! Elle m’a dit pourquoi cet animal… par amour fini… un homme épousé qui l’appelait « Marmotte »… mélancolie que de se retrouver sans tendresse à partager… enceinte elle était parce qu’enfant elle voulait ! Lui, pas ! Vivant toujours ensemble, s’éloignant petit à petit ! Disputes sans arrêt ! Elle ne voulait garder que les bons moments et les retrouver par l’intermédiaire du rongeur animal ! Elle m’avait fait le grand jeu… parlant doucement… me fixant dans les yeux !
Moi… aucune raison sentimentale, à part ce coup de foudre pour ce sympathique rongeur !
« Je peux vous inviter à boire un café, un jus de fruit… » j’ai dit ça sans trop réfléchir parce que je suis plutôt timide d’habitude !
Un « non » est arrivé très vite et après une toute petite pause « je préférerai un thé-citron »… on a été au « Bar de la banque » et puis on a parlé pendant une heure de tout et de rien ! On était certain de pas se revoir mais on s’est dit par réflexe « à bientôt » sitôt la porte franchie ! On ne savait ni l’un ni l’autre nos adresses… c’est comme ça les moments magiques… comme si ils n’avaient existé que dans nos têtes !

Mon grand-père c’était Gabin dans le film La Horse. Des mains comme des battoirs, le cheveu blanc et la colère dans les yeux sitôt le pet de travers ! Vraiment pas marrant ni causant le pépé. Le sourire je sais pas s’il savait, par contre les coups de casquette sur la tête des p’tits enfants, il les distribuait comme un chien pisse sur un réverbère. En plus, il bougançait sans arrêt !
La pêche s’était son passe-temps ! Il allait taquiner la gode et l’anguille au Pont IV et quai Joannes-Couvert ! Il partait la journée en vélo avec ses deux cannes en bambou, le casse-croûte dans la musette sans oublier la bouteille de 3 étoiles. Gueulant quand il était bredouille mais content quand il ramenait la friture à la maison. La grand-mère faisait revenir ça à la poêle, enfarinés et persillés les poissons, étaient préparés de mains de cuisinière aguerrie !
La guerre il l’a faite… 4 ans, engagé en décembre 14 et libéré en octobre18, avec quelques retours à la maison. Les copains à qui on avait coupé les jambes ou autres choses… de la bouillasse… des odeurs de charognes… des gars qui partaient en folie…
Gazé en début 18 et trépané dans la foulée, un éclat d’obus était allé se loger dans son crâne. Non le plaignez pas, il a été récompensé… médaille… diplôme… pension ! Il est rentré à La Remuée son village où il a repris son métier de corbeiller. Ses copains sont inscrits sur le monument aux morts, il se demandait souvent pourquoi il était en vie ! Dans sa tête fracassée, en 1940 quand il lisait dans « Le Petit Havre » que Pétain parlait de « retour à la terre » il repartait en regard fixe et triste… le grand-père l’avait vécu le retour à la terre, en hiver dans la boue et en été une terre sèche qui quand elle était en poussière allait se loger dans la gorge et les poumons ! Il en parlait de temps en temps sans jamais dire la guerre mais toujours « cette saloperie »

La 2ème fois que j’ai rencontré Marie, c’est au Fort de Tourneville, il y a cinq ans, une conférence de Patrice Rannou, sur l’anarcho-syndicaliste Jules Durand. J’étais placé au fond de la salle, quand une dizaine de minutes après le début de la causerie, une jeune femme aux cheveux mi-longs et trempés s’est assise à côté de moi. Une pluie à verse et un parapluie sans doute oublié ont fait que sa chevelure était dans cet état ! Ecoutant avec attention, elle a pris des notes ! A un moment d’écriture, deux grosses gouttes sont tombées sur son carnet… cette demi-seconde un peu surprenante nous a fait nous regarder ! 5 ans effacés en un seul regard ! La marmotte… c’était bien nous ! Pas question de parler pendant que l’orateur faisait revivre Durand, mais de temps en temps nos regards se croisaient sans insistance !
A la fin de la conférence… quelques questions-réponses… Enfin c’était fini, nous allions pouvoir discuter un peu. Trop tard pour un café, elle devait retrouver son fils gardé par une voisine-amie. Elle vivait seule, était journaliste indépendante. Pas évident avec un petiot, mais elle jonglait avec les horaires et en fin de compte cela lui allait !
Je crois que c’est dans « Zadig » que Voltaire a dit « il n’y a point de hasard ! » je le sais depuis pas longtemps, un copain qui m’a avoué que je disais cette phrase « il n’y a pas de hasard » quand je faisais des rencontres sympas ! Alors je lui ai resservit à Marie ma phrase fétiche ! Mais là pas question de la laisser repartir et puis dans ses yeux elle voulait pas non plus ! On s’est donné rendez-vous pour le samedi 16 h dans un petit bar à Saint-Vincent, celui qui fait l’angle en bas de la place, il y a toujours des chaises en terrasse et puis des musiciens de temps en temps…

Mais que pense Marie de Nicolas ?

Lundi 24 janvier 2011

BRUNET Anne-Bettina... photographe havraise !








3 photos d’Anne-Bettina BRUNET
« je mets dans chaque photo un peu de moi… nostalgie, amour, humour, sérénité, colère… »

En septembre 2009, je découvrais le blog d’Anne-Bettina BRUNET

« Instantanés. La photo, mon péché de gourmandise »
http://bahiadeocoa.canalblog.com/

Son reportage sur Paris… des photos où se mêlaient les monuments mais aussi l’intime de la capitale ! Les enfants, la paresse, la lecture, le Paris de la douce quiétude ! Pas de précipitation ni de stress… Anne, la flâneuse, s’était permis le temps d’une balade, de tutoyer les anges !

Cette Yocohuma qui répond à vos commentaires, c’est Elle !

Que ses photos soient en noir et blanc ou couleur, elle passe de l’un à l’autre avec fraîcheur ! Tout comme ses portraits de couples ou de jeunes femmes solitaires… la tendresse et la complicité sont présents !

Elle aime également les compositions et met en scène… une chaise, un canard… avec humour !

Elle a sur FACEBOOK, une page « ANNE BETTI BOOK & CO » qui atteint les 200 « amis » ! Amis, veut dire ici, des gens qui s’intéressent à ses photos mais également à la personnalité d’Anne ! Elle a le sens de l’amitié, du clin d’œil, de l’humour ! Toutes qualités qui aident à se sentir bien dans sa tête ! Elle nous transmet ses qualités !

Je recopie cette petite phrase qu’elle a passée sur son « mur »… elle reflète bien sa philosophie…
« Plus que 6 pour atteindre les 200 (alors faites tourner). De nouvelles séries à venir. Un grand merci à ceux qui m’encouragent et ceux qui se permettent de me juger (je ne parle pas de mes photos…) cela me fait avancer. Un bon dimanche à tous. »

Lundi 7 juin 2010

Que tout le monde sache !... roman ? suite... 3

Avec Boris on allait faire des photos dans les carcasses d’usines… on se fendait la pipe ! des vrais gosses de maternelles… manquait plus que les tricycles ! Mais on faisait ça sérieusement les photos… les tuyaux rouillés… vestiaires ouverts… machines à l’abandon ! Plus d’odeur… plus de vie ! Sûrement les ouvriers sans gratin maintenant au chômage… se retrouvent mutés à 200 kilomètres. Ils étaient soudeurs, carreleurs… d’après le pôle-emploi, peuvent devenir électriciens ou plombiers, ils z’ont qu’à apprendre ! A la cinquantaine c’est facile, y a pu les gosses à la maison à les faire chier !
Moi et Boris on pensait pas à ça ! Chacun sa misère… le prolo il a qu’à se démerder… et le papier-cul sera bien gardé !

On tombait sur des squats des fois… Roumains… Bulgares… ils disaient rien quand ils nous voyaient… baissaient plutôt la tête ! se faisaient chiens couchés ! Pauv’ mecs à se planquer… pourtant les flics savaient qu’ils étaient là !
Nous on était pas trop à l’aise quand même, mais on a jamais eu à galoper pour leur échapper, ils nous évitaient plutôt… un mur de honte nous séparait !

Et puis Marie alors… il l’a oublié ? Bah non ! Nicolas l’a toujours au bord du cœur ! Lui qui cause comme on parle… avec l’accent du Havre et les mots d’on sait où ! A mélanger les genres littéraires ! Je te répète presque du mot à mot, à force qui m’en parle tout le temps…
« Marie a l’a pas d’âge… au Moyen-âge elle aurait été une sacrée meneuse genre Jeanne d’Arc et pis dans mille ans elle serait comme Barbarella un film que j’ai revu à la télé… A sourit aussi avec les yeux ! T’aurais envie de l’appeler « Mon Ange » même si les cons de la religion on dit que les anges avaient rien entre les guibolles, Marie c’est une sacrée fille ! A côté d’elle t’as l’impression d’être devant un feu de cheminée… tu fais quelques pas, t’as pu chaud… tu reviens à côté, t’es brûlant !
Forcément après de telles tirades, Boris en avait marre ! Il lui répondait légèrement trivial, comme la poursuite… « tu l’as niqué ou pas ! » parce que Boris n’a jamais su… et Nicolas jamais dit… s’ils avaient… Marie et lui…

Quand on avait fini de faire des photos, Boris et moi, on allait se boire… toujours une mousse… dans un bistrot dans Leure. Pas chaque fois le même, un jour on est tombé sur cette pancarte écrite à la va-vite sur la porte du troquet… « on ferme 2 jours la patronne a claqué ». Alors on a été à l’angle Denfert-Rochereau-Dumont d’Urville. Par les dockers, celui qui tenait le bar, se faisait appeler « 2 temps » comme l’essence 2 temps qu’on mettait dans les mobs et les solex… il partait toujours au quart de tours ! Retraité d’Hispano, c’était le « bon ami » à la patronne… Tout comme ses clients il faisait pas dans la sobriété quand il s’adressait à elle. Genre « Où t’a foutu la 51… va m’la chercher ou j’te balance un coup de croc » « diz’y, mais diz’y Nénette… diz’y ! où t’as mis les papiers… diz’y en face avant que j’te file une mornifle » Aragon et Eluard devaient être ses poètes de chevet.
Il nous avait à la bonne ! Il faisait des plats rapides pour quelques habitués… et ben nous il voulait bien qu’on amène le casse-croûte… pâté sur pain ça nous suffisait ! On se nourrissait de paroles et de projets… de souvenirs aussi !

Moi ce que je rêvais c’était d’avoir une cabane de plage… comme un loupiot je suis, rien que d’en parler ! Mon dernier souvenir remonte à août 68 la cabane louée par les parents avec la sœur de ma mère. Tous les jours on allait de dix heure à neuf heure le soir… des stakhonovistes de la bronzette ! Je me rappelle aussi des balades avec ma cousine à marée basse, de Sainte-Adresse jusqu’à la digue… pieds dans l’eau ou sur le sable… on aimait moins la marée entre sable et galets ! La plante de pied est pas faite pour marcher même doucement sur ces foutus cailloux ! Quand j’étais petit je me souviens des films de cow-boys à la télé. Cochise le grand-chef indien appelait les blancs des « pieds tendres » à l’époque je croyais que les cow-boys étaient tous du Havre. J’étais couillon quand j’étais petit ! J’ai pas changé sauf la taille !

Dans le bistrot, y avait un autre client à classer au Patrimoine de l’Unesco, Laurent, un grand con, il était dingue de Céline ! Mais non ! Céline c’est pas le prénom d’une gonzesse, c’est un écrivain mâle ! Il avait fait dans le bouquin avant pendant et après la guerre… l’ambigüité c’était pas son fort… il aimait pas grand monde ! mais question roman, pardon c’est de la bavette d’alloyau, de la confiture de coing de chez ma grand-mère, du p’tit Jésus en culotte de v’lours ! Laurent il était toujours au Beaujo, mais à partir d’une dizaine de ballons il mélangeait les titres « Voyage à crédit »… « Mort au bout de la nuit » Il était là… à s’agiter dans son bocal !
Il devait avoir une bonne cinquantaine d’années. Je vous ai déjà dit c’était un con, même que il travaillait depuis 25 ans aux Archives du Havre, et bah pendant ses congés il venait au Fort, mais côté chercheur. Tout et rien il cherchait pour mettre sur son blog… un chieur de première !

Alors Boris et moi, on s’amusait à lui taquiner les neurones ! Mais qu’il était con !...

Mardi 4 mai 2010

BOUBERT Robert... aquarelliste havrais



Je suis allé à l’Office de tourisme, samedi 3 avril dans l’après-midi. J’avais envie de rencontrer Robert BOUBERT et ses aquarelles, suite à l’article paru dans la presse havraise le 26 mars.

Je commençais à regarder les toiles, quand un homme se présente à moi… l’artiste est sur place ! Une belle occasion de parler ensemble. Le peintre n’est pas avare de réponses, lorsque je le questionne. Il maîtrise sa peinture, comme le verbe ! Un plaisir de l’entendre comme un plaisir d’admirer ses toiles ! La mer est son sujet de prédilection, que les bateaux soient sur la grève ou en pleine eau, les falaises, les pêcheurs… la Manche n’est jamais bien loin ! Tout comme la Bretagne, qu’il affectionne ! Quelques scènes de vie champêtres attirent l’œil et nous font revenir 50 ou 100 ans en arrière !

Une soixantaine de tableaux sont exposés, vous pouvez les découvrir du 22 mars au 24 mai, à l’Office de Tourisme. Le week-end, l’artiste est présent, alors ne boudez pas votre plaisir !

Sur un panneau, l’artiste se présente, j’en recopie une phrase qui me paraît significative « J’ai toujours été passionné par la mer, sa force, son impétuosité, ses tourments le long de nos côtes de calcaire, ainsi que la force des ombres et des lumières ». Voilà un beau résumé de ce que vous irez voir !

Lundi 12 avril 2010

ROSELAPHOTOGRAPH... blogueuse havraise




Vous voulez vous faire plaisir tranquillement à la maison, allez visiter sur internet, la « Blogosphère havraise »… Certains blogueurs sont installés depuis des années, d’autres depuis quelques mois. Tous ont l’envie de vous faire découvrir leur façon de voir leur ville ! La vie de tous les jours à travers la photo, la carte postale, le document ancien… Nous sommes complémentaires… passé… présent… avenir… tout nous intéresse, puisque nous sommes citoyens du Havre !

Le premier contact avec « Roselaphotograph » passe par une rencontre entre vous et son blog…

La presse havraise, le 20 mars dernier, nous donnait un aperçu, dans « histoire de blog », de ce qui l’avait décidé à se créer un espace sur la toile…

« Je suis une passionnée de photo depuis toute petite. En voyant des blogs comme celui de Thierry (TCE76), j’ai voulu montrer mes propres photos, ce qui m’inspire, ce que je vois. J’aime beaucoup tout ce qui se rapporte à la nature, aux émotions et surtout à l’enfance. Nous pouvons y voir aussi de nombreuses animations qui se déroulent dans ma jolie ville qui est Le Havre, une ville qui inspire de nombreux photographes. »

Elle nous explique ce que l’on peut y trouver « Je prends avec plaisir des instants magiques de couples qui s’aiment, des instants familiaux avec leurs petits bouts de chou. J’aime de plus en plus ce domaine car cela me permet de faire de nouvelles rencontres et de nouvelles amitiés. »

C’est simple, précis et cela résume parfaitement la perception qu’elle a de son engagement photographique… et affectif ! Parce qu’elle marche à l’affectif Corinne ! Cela se perçoit dans ses photos… tendresse, émotion, douceur !

Sur Facebook "Rose photography" vous pouvez la retrouver, elle met en évidence son blog…

"Lebret Corinne" également sur Facebook…

De toute façon, elle vous fera partager ses photographies, alors… allez la retrouver !

Samedi 3 avril 2010

CHABANNES Hervé…. Historien havrais… suite…

Le 3 février j’avais passé sur ce blog un article sur Hervé CHABANNES, archiviste, bibliothécaire et auteur havrais…

L’ouvrage écrit en collaboration avec Olivier PRINGARD est réédité entièrement revu, corrigé et augmenté…

« Deux siècles de franc-maçonnerie maritime au Havre et en Normandie 1738 - 1940 »

Préface d’Eric SAUNIER, Maître de conférence à l’Université du Havre.

Edition « Au Vent de la Bouée » 470 pages.

Je suis témoin de leur souci du détail quant aux personnes étudiées…

Page 332 JUBIN Justin François, suivent 8 lignes biographiques, avec cette note en bas de page « Et l’oncle par alliance de l’écrivain Louis Ferdinand Céline né Destouches. Nous devons ces informations à Laurent Durel »

Pages 349-350 MARCHAND Arsène Pierre, suivent 7 lignes biographiques, avec la même note en bas de page, puisqu’il s’agit également d’un oncle par alliance.

Pour vous procurer cet ouvrage, vous appelez l'auteur Hervé CHABANNES, aux ARCHIVES DU HAVRE, Fort de Tourneville, téléphone... 02-35-54-02-70

Bonne lecture !

Mercredi 31 mars 2010

DALLA Séverine... sortie de son livre !


Après mon article sur ce blog, le 14 mars dernier, « Alerte à la ruche ! » est sorti ! Je laisse à nouveau la parole à Séverine pour vous le dire elle-même…

" Bonjour à toutes et tous

Ca y est, mes albums sont disponibles !

Si ce n'est déjà fait, je vous invite à consulter le site de l'éditrice (http://www.arthur-et-cie.com) si vous souhaitez passer commande sans dédicace, et à me contacter directement dans le cas contraire.

A toutes celles et tous ceux qui ont déjà demandé leurs exemplaires : un grand merci, et je fais au plus vite

Merci également d'avoir relayé l'information.

A très bientôt

Séverine "

Jeudi 25 mars 2001

Jean FERRAT et LE HAVRE... suite

Dimanche 21 mars (hier) est passé en pleine page « Jean Ferrat : cap au Havre ! » article de « PH. L. » [Philippe LENOIR] Je voulais le remercier d’abord… pour avoir utilisé le blog sur lequel vous êtes et de l’avoir cité ! La presse également qui tous les samedis dans « Histoire de blog » nous donne la parole, un par un…

C’est une étape pour la Blogosphère havraise, mais 2017 arrive… 500ème anniversaire de la création du Havre ! Je m’inscris dans la durée avec l’espoir de l’utilité historique de ce que nous faisons… que ce soit par la photo ou/et le texte, nous sommes témoins du temps passé et présent !

Les blogs politiques, quels qu’ils soient, sont également parties prenantes, quant à cette démarche historique, ils sont le reflet de notre époque !

Le fait que j’utilise Facebook en mon nom « Laurent Durel » ou de celui de « Voyage au bout de la ville… Le Havre » est à mettre en parallèle avec mon blog ! Les techniques modernes me donnent à penser que l’un ne va pas sans l’autre… contacts amicaux, relationnels, culturels, artistiques…

Nous sommes quelqu’uns à utiliser ces 3 « outils de travail »… si j’en oublie un(e) il (elle) va m’en « vouloir » alors je ne nomme personne !

Portez-vous tous bien !

Lundi 22 mars 2010

DALLA Séverine… auteure et illustratrice


J’ai connu Séverine lors d’une exposition qu’elle fit en octobre 2007 lors de « Open Art - Escale chez les artistes » elle présentait ses œuvres à l’atelier de Lana LOEBER et Alain GIRONDEL, rue Jean-Jacques Rousseau…

C’est là que nous avons sympathisé et qu’elle m’a expliqué sa technique… Peintures numériques / Acryliques !

Elle a exposé ses œuvres dans différents endroits du Havre, en juin 2008 elle participe à l’Office de tourisme à l’ « Opération Portes Ouvertes » également une expo en juin 2009 au « Parfum des Thés ». Il y a eut aussi Yvetot, Caudebec, Gaillon…

Le BLOG de Séverine… http://www.peinture-et-illustration.fr/

Concernant la sortie de son prochain livre, je lui laisse la parole, elle vous expliquera mieux que moi…

« Alerte à la ruche ! », que j'ai écrit et illustré, sera disponible très bientôt.
A partir de 4-5 ans, ce livre comporte de belles surprises !
Quelques petites précisions :
- je dédicacerai avec plaisir vos exemplaires, il suffira que vous m'indiquiez le(s) prénom(s) des destinataires
- si vous passez commande auprès de l'éditeur (donc sans dédicace) dans les prochaines semaines, les frais de port seront comme suit :
1 article : 2,65 euros - 2 articles : 3,45 euros - 3 articles : 4,55 euros… au-delà : gratuit
- si vous me passez commande directement (liquide, virement ou chèque à mon nom incluant les éventuels frais de port), je vous demande
* de regrouper vos demandes dans la mesure du possible et de ne me donner qu'un seul point de livraison / un seul nom de personne pour la remise des livres
* si vous êtes géographiquement proches, de faire en sorte qu'une personne vienne retirer votre commande ou que je puisse vous la remettre facilement
* sinon, de tenir compte du fait que je ne peux pas faire de frais de port moindres que ceux pratiqués par La Poste, c'est à dire que cette partie sera tarifée en fonction du poids (préciser le moment venu)

Je vous dis à très bientôt            Bzzz !              Séverine

Message de l'éditrice, ci-dessous…
Vous le savez sans doute, 2010 est l'année de la biodiversité. Nous nous devions donc d'agir concrètement ! Nous avons donc décidé de publier un album sur la disparition des abeilles (sortie le 22 mars) :
Auteur et illustratrice: Séverine Dalla
Format : Broché, 21x18 cm, 28 pages + un sachet de graines
ISBN : 978-2-9531337-9-0
Prix public TTC : 8,60€

Résumé : Clara, jeune abeille rebelle, part à la recherche de pollen et découvre en chemin des ruches désertes... Ce petit album se propose, sans dramatiser, de sensibiliser les enfants à la disparition des abeilles, un phénomène d'une importance capitale.

Il est complété par des informations pédagogiques, un jeu détachable sur la vie de l'abeille ainsi qu'un sachet de graines de fleurs sauvages mellifères pour que les éco-citoyens de demain puissent agir eux aussi. Car la disparition des abeilles n'a rien d'une fatalité !...

« Arthur et cie » soutient le combat de l'association d'intérêt général "Terre d'Abeilles" pour la protection de ce patrimoine vivant irremplaçable. Une partie des ventes de cet ouvrage lui sera reversée.

Cet album, comme le reste de notre catalogue, est éco-conçu :
- papier issu de forêts gérées durablement (PEFC),
- encres à base d'huile végétale,
- imprimeur labellisé Imprim'Vert et certifié ISO 14001.
Pour découvrir l'ensemble de nos publications, consultez notre catalogue en ligne en cliquant

Arthur et cie - 50 bis rue Turgot - 78500 SARTROUVILLE - 09.51.20.49.20
contact@arthur-et-cie.com  http://www.arthur-et-cie.com/

Arthur et cie est une petite maison d'édition associative qui a pour objectif de sensibiliser les enfants à la protection de l'environnement.
Nous pensons que les écogestes appris très tôt deviennent des réflexes. C'est pourquoi nous nous adressons à de jeunes enfants.

Dimanche 14 mars 2010

Jean FERRAT... et Le Havre







1930, le 26 décembre naît à Veaucresson, en Seine-et-Oise, Jean Tenenbaum

Son père est déporté et meurt à Auschwitz

Au début des années 1950, il commence à composer… Il met en musique un poème de Louis Aragon « Les yeux d’Elsa », André Claveau interprète la chanson. C’est à partir de cette interprétation que Jean Ferrat commence doucement à être connu. Il se produit dans des cabarets parisiens

1956, il commence à composer et chante dans les cabarets parisiens tels « La Rose Rouge », « Riverside »…

1958, voit la sortie de son premier 45 tours. Il prend FERRAT comme nom d’artiste. Nom qu’il choisit en rapport avec la commune « Saint-Jean Cap-Ferrat » Christine Sèvres reprend quelques unes de ses chansons, il l’épouse en 1961

1959, il sort un 45 tours sous le nom de… Noël FRANCK… mais rechante très rapidement sous le nom de FERRAT

La même année, avec « Ma môme » il commence à passer sur les radios.
« Ma môme, elle joue pas les starlettes
Elle met pas des lunettes, de soleil
Elle pose pas pour les magazines, Elle travaille en usine, à Créteil »

1961, son premier 33 tours

1962, il fait la connaissance d’Isabelle Aubret

1963, « Nuit et brouillard »
« Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers,
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés »

1964, « La montagne »
« Ils quittent un à un le pays, pour s’en aller gagner leur vie
Loin de la terre où ils sont nés. Depuis longtemps qu’ils en rêvaient
De la ville et de ses secrets, du formica et du ciné »

1965, « Potemkine »
« M’en voudrez-vous beaucoup si je vous dit un monde
Qui chante au fond de moi au bruit de l’océan
M’en voudrez-vous beaucoup si la révolte gronde
Dans ce nom que je dis au vent des quatre vents
Ma mémoire chante en sourdine Potemkine »

1965, Il met en musique Louis Aragon, avec entre autres poèmes « Que serais-je sans toi »
« Que serais-je sans toi, qui vins à ma rencontre,
Que serais-je sans toi, qu’un cœur au bois dormant.
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre,
Que serais-je sans toi, que ce balbutiement. »

1965, le 26 mai, à l’A.B.C. situé rue 93 rue Louis-Brindeau, devient le Concorde en 1971.
Francesca Solleville – Jacques Boyer – Jean-Pierre Rampal – Dupont et Pondu – Les Sipolos
Le même jour, se produit Guy BEART, à la M.C.H. (Maison de la Culture du Havre)
Le 26 mai, le journaliste Serge CAPET écrit dans « Havre-Libre » un article « Quelques minutes avec Jean Ferrat avant son spectacle à l’ABC qui a fait, lui, salle comble » il fait l’entretien à l’issu des répétitions.
Le chanteur est reçu dans le bureau du Maire, René Cance, entouré d’Eugène Duroméa, Maurice Schléwitz, etc… « Il n’y eut pas d’allocution, mais simplement une conversation à bâtons rompus qui se déroula dans la plus grande cordialité »
Le lendemain, Serge CAPET rend compte de la soirée « A l’ABC Spectacle de qualité avec Jean Ferrat » « salle comble digne et attentive […] nous avons entendu battre votre cœur d’homme sensible […] peut-être, pouvons nous dire, que « c’est beau la vie » et « c’est toujours la première fois », nous a fait entrevoir un peu de ciel bleu dans l’existence et nous a donné l’espoir qu’elle valait la peine d’être vécue. »
Dans « Le Havre » [prédécesseur de « Le Havre-Presse »] Philippe HUET, qui deviendra l’écrivain de polar que nous connaissons, nous titre « Jean Ferrat : « J’agis comme je peux dans la mesure de mes faibles moyens… je chante ! » « C’est avant tout une voix… une voix incroyablement belle, profonde et dont le léger voile accentue encore les caressantes intonations » Huet regrette l’absence de « présence » de Ferrat, comme peuvent l’avoir Piaf, Montand, Aznavour et Brel !
Dans « Paris-Normandie » c’est Pierre JOLY qui signe l’article « Une voix chaude et tendre qui fait passer beaucoup de choses » le journaliste souligne la chaleur de sa voix et lui reproche que « les textes de Jean Ferrat font un peu trop penser parfois à des images d’Epinal sonores. On aimerait plus d’originalité, plus d’invention »

1967, le 20 avril, à l’A.B.C.
Francesca Solleville – Jacques Boyer – Sim – Jean-Paul Hubert – Yvan Labejof
Jean Ferrat est reçu dans l’après-midi au siège du « Havre-Libre »… « Au cours de cette réception, beaucoup de souvenirs de Résistance furent évoqués, puisqu’on le sait, le père de Jean Ferrat mourut à Buchenwald [le journaliste fait erreur, il s'agit d'Aushwitz] camp de la mort, où fut précisément déporté notre directeur » [Roger Mayer]
Le lendemain Serge CAPET écrit « Ferrat, comme toujours a su le prendre [le public] avec ses très belles chansons parfois amères et bouleversantes. Il a su le prendre aussi avec sa voix douce, chaude et caressante. Sa voix est si caressante d’ailleurs, que nous aurions souhaité qu’il trouve la puissance d’un Brel, pour chanter Potemkine […] en résumé ce spectacle, tout à la gloire de la chanson française, fut d’excellente qualité »
Philippe HUET « La manière de nous mettre à poil » « Jean Ferrat cogne… bien sûr « Nuit et Brouillard » « Potemkine » ne manquaient pas d’arsenic… mais, cette fois, c’est du virulent, du violent, Jean Ferrat manie l’amertume, l’ironie douloureuse avec dextérité… la forme reste remarquable, mais le fond s’exprime avec une brutalité que ne démentirait pas Brel »
Dans « Paris-Normandie » H.P. déclare « Jean Ferrat ne ménage pas une certaine société. Il se veut sans concession. Il se veut pur, simple, libre, vrai. En fait il est attachant dans sa quête de la vérité, de la beauté, du courage »

1967, voyage à Cuba… il revient avec une moustache qu’il ne quittera pas !

1967, Antraigues-sur-Volane, en Ardèche, il s'installe avec Christine Sèvres décédée le 4 novembre 1981

1969, « Ma France »

1970, le 17 et 18 février, au Théâtre de l’Hôtel-de-Ville
Christine Sèvres – Avron et Evrard – Jean-Paul Hubert
N.L. pour « Havre-Libre » « Jean Ferrat le dit avec des fleurs » « Jean Ferrat est le paysagiste de la contestation et sa belle chanson « La France », très « vieille France » le peint en pied sur fond de lumière tricolore […] son succès est le plus sain, le plus loyal qui soit. C’est le triomphe de la sincérité dans une époque qui ne l’est pas plus que les autres »
« Le Havre-Presse » P.H. « Quand Jean Ferrat manifeste » « Il pourrait ainsi chanter toute une soirée, pour le plaisir des uns et l’exaspération des autres, mais en tous les cas, pour être vraiment Ferrat ! »
Nicole Hébert dans « Paris-Normandie » a un entretien avec lui, il lui explique les difficultés et la fatigue des tournées, ses chansons anciennes et nouvelles, sa tournée prochaine au Canada…
La même journaliste fait le lendemain, l’article sur « Deux bonnes soirées sans surprise » « L’engagement de Jean Ferrat lui vaut des salles acquises d’avance. Il a si peu l’habitude de mâcher ses mots qu’il vaut mieux éviter ses récitals si on ne partage pas totalement ses idées car il ne se gêne pas pour fustiger vertement ceux qui ne sont pas dans la ligne. Par contre, ceux qui l’aiment sont heureux de trouver en lui le chantre inspiré de leur idéal »

1972, le 11 juin, à la Forêt de Montgeon, la « Fête de l’Huma »… Prix de la vignette 10 frs le jour et 8 frs en « bon de soutien » les jours précédents.
Isabelle Aubret – Jacques Boyer – Gérard Séty – François Château
Patrick FILS, pour « Havre-Libre » « Des Havrais par milliers hier pour la fête de « l’Humanité » » Très peu de mots sont consacrés à Ferrat, l’article portant presque uniquement sur le côté politique de cette journée.
« Le Havre-Presse » juste 2 photos légendées « Isabelle Aubret et Jean Ferrat, les deux vedettes du spectacle, ont su, à leur manière, conquérir un public venu les écouter en grand nombre »
« Paris-Normandie » Pierre JOLY parle de cette fête rassemblant 10.000 personnes comme d’une réunion familiale et bon enfant mélant les spectacles, divertissements et politique… « [Le public] rit gentiment quand Jean Ferrat « emboîte » sans méchanceté un député de la majorité, verse une larme sur le « Potemkine » et bisse « Aimer à perdre la raison ». Il applaudit de confiance les beaux poèmes d’Aragon « Le Fou d’Elsa », le « Roman inachevé », « Le Voyage de Hollande » ou « Les Poètes »… »

1973, il arrête les tournées

1975, « La femme est l’avenir de l’homme »
« Le poète a toujours raison, qui voit plus haut que l’horizon
Et le futur est son royaume. Face à notre génération
Je déclare avec Aragon, la femme est l’avenir de l’homme »

Il vit toujours à Antraigues…

4 films… « Le coup de grâce » de Cayrol, il en fait la chanson « Les Beaux jours »… « Vivre sa vie » de Jean-Luc Godard, on voit Ferrat devant le jude-box en train d’écouter une de ses chansons… « La Vieille dame indigne » de Aliot, il compose la chanson « On ne voit pas le temps passer »… « Un Témoin dans la ville » de Molinaro, il monte dans le métro…

Il a toujours été « compagnon de route » du Parti Communiste Français en étant très critique de l’URSS

Pierre LAURENT, entend en 1958-59 « Deux enfants au soleil » et « Ma Môme » Il a 18 ans et va depuis ce temps collectionner disques, partitions, affiches, articles de presse, tous supports de et sur Jean Ferrat.
Concernant cette passion Ferrat, un article dans la presse havraise a été consacré à Pierre LAURENT, ainsi que 2 articles « collection privée » dans des revues spécialisées. Nous avons eu le plaisir de faire ensemble, aux « Yeux d’Elsa » une « conférence » avec passages de chansons du chanteur. Nombreux public attentif !

Vous pouvez par mon intermédiaire, dans vos commentaires ou mels, me faire part de vos souvenirs ou documents, je transmettrai bien entendu à Pierre !

J’avais passé un « appel » sur Facebook…
« HELP ! Pour mon blog "Voyage au bout de la ville... Le Havre" je recherche tous docs sur JEAN FERRAT ET LE HAVRE ! Venu 4 fois dans notre ville... en 1965 et 67 à l'A.B.C. en 1970 au Théâtre de l'Hôtel-de-ville... puis une dernière fois en 1972 à la Fête de l'Humanité à la Forêt de Montgeon. Avez-vous souvenirs, photos... »
M.E. 18 ans « jean Ferrat un très grand chanteur avec de très beau texte. »
Q.D. 18 ans « Qui en ont bercé plus d'un ! Les années 60/70... sont intemporelles... »
D.P. 61 ans « J'ai du assister à son tour de chant à la fête de l'huma. J'étais navré de l'entendre chanter "Ouh Ouh, méfions nous, les flics sont partout ! (ce n'est pas sa meilleure chanson) pour procéder à une dénonciation du "gauchisme". Il était alors très aligné sur le parti communiste. »
P.M. 43 ans « J'avais une tante […] qui adorait Jean Ferrat que mes parents de droite centriste qualifiaient de "rouge"!!!! Tu vois l'ambiance familiale..... »

Mardi 16 février 2010