TRAMWAYS DU HAVRE… les années 30 !







Ces photos et documents m’ont été confiés par mon oncle S.T., ils lui viennent de son père Auguste.

Deux photos de la grève des tramways en « septembre 1935 » voilà la date qui est marquée au dos de ces 2 photos, mais est-ce bien à ce moment que cette grève eut lieu ? En reprenant la presse havraise et les délibérations du Conseil municipal de cette période, je n’ai pas retrouvé traces de mouvements sociaux concernant les tramways.

Auguste, la personne qui note cette date, est né en 1909, il travaille à la CGFT (Compagnie Générale Française de Tramways) comme « wattman et receveur » du 4 octobre 1932 au 14 décembre 1937

En 1935, Léon Meyer est réélu pour la 3ème fois, Maire de la commune (il sera destitué par Pétain en 1940)

1936 le recensement nous annonce 164 083 habitants

1936, c’est cette date que je retiens. Le pays est bloqué par des grèves générales avec occupations d’usines, de bureaux, de magasins…

Au Havre, 400 employés des Tramways déposent leurs revendications le 18 juin et occupent leurs ateliers. Le personnel de roulement et ouvriers des ateliers est solidaire. Le 2 juillet une réunion a lieu entre la direction et les délégués ouvriers, en présence du Maire et du Ministre des Travaux publics… un accord est conclu et met fin au mouvement de 12 jours de grèves.

En séance de Conseil municipal du 3 juillet au soir, le Maire déclare

« La grève du personnel de la Compagnie de Tramways a pris fin aujourd’hui, à la suite d’un accord intervenu hier, entre la Direction du Réseau et les délégués du personnel […]

Aux termes de l’accord, le personnel du Réseau, en outre de divers avantages nouveaux inscrits au statut du travail, et particulièrement d’un relèvement très notable du taux des allocations familiales, bénéficiera d’une augmentation quotidienne de salaires de 3frs, dans le service du mouvement, et d’un relèvement général et uniforme de 0 fr 60 du salaire horaire dans les services des ateliers et de la voie. En outre, une révision des traitements du personnel actif sera opérée, comportant provisoirement une augmentation uniforme de 100 francs par mois. Ces divers avantages, ainsi que la fixation à 8 heures de la journée de travail, qui était antérieurement de 9 heures, dans les services des ateliers et de la voie, et ce, sans aucune diminution du salaire quotidien, entraineront pour le Réseau une dépense annuelle supplémentaire de 1.400.000 francs environ. »

Les comptes d’exploitation étant déficitaire, la ville qui le supporte sur son budget, décide « que le prix des places sera relevé, en principe de 0,10 sous réserve d’un aménagement des divers tarifs pour les lignes qui desservent les quartiers les plus éloignés et pour lesquelles les tarifs sont déjà plus élevés. »

Le nombre de voyageurs pour 1935 est de 19 millions, y compris les autobus.

Le Maire conclu « nous signalons au Conseil que la question des tarifs des tramways devra être examinée de nouveau lorsque la semaine de 40 heures sera mise en application dans le réseau. »

Auguste pour la semaine du 29 novembre 1937 est sur la ligne n° 8
2 lignes pour cette « ligne 8 » :
8 H - Gare > Rond-Point > Rue Clovis > Cimetière > Bois des Hallates
8     - Gare > Rond-Point > Rue Aristide-Briand > Rue Clovis > Cimetière

S’il vous venait l’envie de vouloir faire des recherches approfondies quant aux évènements concernant les grèves des tramways du Havre pendant l’année 1936, vous pouvez consulter aux Archives, au Fort de Tourneville, le journal « Le Petit-Havre » des 21, 22, 24, 27 et 30 juin, puis 2, 3 et 4 juillet et enfin celui du 6 août (référence microfilm : 4 Mi 497 et 498). Pour cette même période un autre journal est disponible « Le Journal du Havre » (référence : 4 Mi 320) l’évènement y sera traité différemment.

- Annuaire Micaux année 1937
- Délibérations du Conseil municipal du Havre de 1933 à 1937
- « 1936 ils ont osés, ils ont gagné. Histoire des grèves en Seine-Inférieure » IHS - Institut d’Histoire Locale CGT. 2006

Jeudi 23 juin 2011

4 commentaires:

GL a dit…

Un beau travail de recherche au coeur des archives.

harel a dit…

Cartes Intéressantes.

geo a dit…

Génial ces documents.

Sur le première photo j'ai un doute. S'agit-il du dépôt de l'Eure (dépôt utilisé par les Bus Océane jusqu'en 2005), ou du Central (115 rue Jules Lecesne). Je sais que la ligne 2 était remisée au Central après la guerre, mais quand était-il avant guerre ?

En tous les cas, vu la configuration des lieux, je pense qu'il s'agit du dépôt de l'Eure.

Pour la petite histoire, dans les archives de la compagnie, on peut lire qu'en Mai 1935, toute la ville a effectuer un exercie de défense Passive. Toutes les lumières des dépôts devaient être camouflées et les perches des trams baissées pour éviter tout risque d'étincelle perceptible par un avion.

Catherine BOURMAUD a dit…

Je découvre seulement aujourd'hui, presque 3 ans après sa parution, cet article et je reconnais ma grand-mère paternelle sur la première photo. Elle est la personne la plus à gauche.